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Visites de zoos et compte-rendus

 

 

Melissa, Yinrong, et moi-même avons visité le zoo d'Adélaïde le samedi 17 août 2013. Nous avons été accueillis par Simone Davey, soigneuse des pandas, et Jason Hakof, conservateur adjoint. Nous avons également pu rencontrer Elaine Bensted, directrice du zoo, et avons partagé une partie de notre journée avec Rosemary Richards, volontaire au zoo et passionnée de pandas qui plus est.

J'ai également pu retourner au zoo le dimanche 18 août après-midi.

 


Rosemary, Melissa, Erica et moi-même, le samedi 17 août 2013 dans le secteur des pandas - © Jérôme POUILLE

 

Le zoo d'Adélaïde, dans l'Etat de South Australia, est le second plus vieux zoo d'Australie et héberge environ 1800 animaux de 300 espèces différentes, exotiques ou locales. Le zoo est également un jardin botanique avec de nombreux arbres exotiques et australiens.

Le zoo d'Adélaïde est la propriété de la Société zoologique royale de l'Etat de South Australia (Royal Zoological Society of South Australia), et cette même société administre également le zoo.

Le zoo d'Adélaïde a ouvert le 23 mai 1883, à une époque où l'intérêt pour l'histoire naturelle était grandissant.

 


L'ancienne entrée du zoo, l'entrée historique - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


L'entrée actuelle, repensée et construite juste avant l'arrivée des deux pandas à Adélaïde - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Juste à l'entrée du zoo cette statue rappelle qu'Adélaïde héberge un couple de pandas - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Le zoo d'Adélaïde n'a jamais accueilli de pandas dans le passé. Les deux seuls zoos australiens ayant reçu des pandas sont le zoo de Melbourne et le zoo de Taronga à Sydney à l'occasion des célébrations du Bicentenaire de l'Australie ; c'était en 1988. La femelle Fei Fei et le mâle Xiao Xiao avaient séjourné du 26 mars au 23 juin à Melbourne et du 4 juillet au 1er octobre à Sydney, avant de quitter l'Australie pour passer quelques semaines à Auckland, en Nouvelle-Zélande.

Près de vingt ans plus tard, en 2007, suite à la visite en Australie du président chinois de l'époque Hu Jintao, le Ministre australien des affaires étrangères de l'époque, Alexander Downer, a annoncé le 1er septembre 2007 que la Chine allait prêter deux pandas au zoo d'Adélaïde pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme de recherche conjoint (lire l'article). Après plusieurs mois de préparatifs (lire l'article), le zoo d'Adélaïde a annoncé le 25 novembre 2009 (lire l'article) que les deux pandas allaient arriver quatre jours plus tard.

Comme prévu, le mâle Wang Wang et la femelle Funi ont été transférés de Chine vers Adélaïde le samedi 28 novembre 2009 (lire l'article). Dr. Chris West, directeur général de l'époque de la Société zoologique royale de l'Etat de South Australia (Royal Zoological Society of South Australia) et du zoo d'Adélaïde déclarait alors « C'est un rêve qui devient réalité. C'est un voyage qui prend fin et un voyage qui commence ».

 


L'arrivée des deux pandas à l'aéroport d'Adélaïde, le 28 novembre 2009

 


Le transport en camion de l'aéroport vers le zoo

 

Une cérémonie officielle de bienvenue aux deux pandas s'est tenue le samedi 13 décembre 2009 au zoo. Après une prière d'un moine bouddhiste, le Gouverneur général d'Australie, Madame Quentin Bryce, et l'ambassadeur de Chine en Australie, Monsieur Zhang Junsai, ont officiellement souhaité la bienvenue aux deux pandas dans leurs nouvelles installations australiennes.

 

 
Cérémonie du 13 décembre 2009 : prière bouddhiste et ouverture officielle (à droite Madame Quentin Bryce et Monsieur Zhang Junsai)
© Zoo d'Adélaïde

 

Le mâle Wang Wang est né le 31 août 2005 (lire l'article) et la femelle Funi le 23 août 2006 (lire l'article) tous deux au centre de Wolong. Suite au séisme du 12 mai 2008 et à la destruction du centre de Wolong, Wang Wang et Funi ont été transférés à la base de Ya'an Bifengxia respectivement les 23 mai et 18 juin 2008.

Le zoo d'Adélaïde a construit un secteur spécial dans le zoo pour accueillir les deux pandas. Ces installations ont coûté environ 5 millions de dollars australiens et se situent peu après l'entrée principale du zoo. Les visiteurs entrent dans ce secteur en traversant un passage où sont plantés des bambous avant d'arriver vers les enclos.

 


Plan du zoo d'Adélaïde, les installations des pandas sont cerclées en rouge - © Zoo d'Adélaïde modifié par Jérôme POUILLE

 

Zoom sur les installations des pandas géants et des pandas roux - © Zoo d'Adélaïde modifié par Jérôme POUILLE

 

Le secteur des pandas comprend deux enclos extérieurs d'une superficie de 600 m² chacun pour les pandas géants et un enclos extérieur plus petit pour les pandas roux. Un bâtiment abrite les enclos intérieurs des pandas géants et les visiteurs peuvent lire des panneaux d'informations sur les menaces qui pèsent sur l'espèce et son habitat, et la responsabilité de l'homme.

 


Le secteur des pandas héberge également des pandas roux - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Un des panneaux d'information destinés à la sensibilisation du public - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Les enclos extérieurs sont spacieux, plus longs que larges, et très enrichis. Rochers, arbres, bassins, structures pour grimper, végétation, agrémentent les enclos et permettent aux pandas différentes possibilités d'exploration et d'investigation. L'accent a été mis sur l'enrichissement environnemental et durant les deux jours de ma visite, les pandas ont parcouru amplement leurs enclos, sans signe de comportement stéréotypique. Comme me l'a confié Simone le dimanche 18 août, une de ses satisfactions est d'éviter au maximum l'expression de comportements stéréotypiques et en plus de l'enrichissement environnemental des enclos, elle s'attache à enrichir le quotidien des deux pandas, à l'aide d'objets d'enrichissement variés et en cachant la nourriture dans les enclos. L'occupation mentale et physique des animaux est primordiale pour limiter l'ennui et donc l'expression de comportements anormaux et de stress.

 


L'enclos extérieur (noté F sur le plan) occupé par la femelle Funi lors de mes visites - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Le second enclos extérieur, noté F sur le plan et occupé par Funi lors de mes deux visites, comporte un abri où les visiteurs peuvent observer
le panda directement au travers des vitres. 
Cet abri est autour d'un rocher où Funi peut s'asseoir et ce rocher présente la particularité
d'être climatisé en été grâce à l'électricité fourni par les panneaux solaires
17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

L'enclos extérieur (noté C sur le plan) occupé par Wang Wang les deux jours de mes visites - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Une batterie d'objets d'enrichissement fabriqués sur place - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Funi interagit avec une serviette positionnée sur une branche - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Une société a sponsorisé l'installation de panneaux solaires sur le toit du bâtiment qui abrite les enclos intérieurs et l'électricité produite sert pour les caméras et autres installations dans le secteur des pandas qui nécessitent de l'énergie.

 


Le bâtiment abritant les enclos intérieurs, les espaces pour les soigneurs, et le réfrigérateur pour les bambous.
Le toit du bâtiment est équipé de panneaux solaires - Photos des 17 et 18 août respectivement - © Jérôme POUILLE

 

Les deux enclos intérieurs sont de taille moyenne, mais comportent eux aussi rochers et points d'eau. Lorsque la température extérieure n'est pas trop élevée, comme c'était le cas les deux jours de ma visite puisque nous étions en hiver, les pandas ont le choix entre l'extérieur ou l'intérieur.

 


Vue sur les deux enclos intérieurs, à gauche celui occupé par Wang Wang, à droite par Funi - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Enclos intérieur occupé par Funi lors de mes visites - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Enclos intérieur occupé par Wang Wang lors de mes visites - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Dans le bâtiment se trouvent également quatre enclos non accessibles du public, qui vont servir pour la réalisation de certains examens médicaux, ou encore pour l'isolement de pandas ou au contraire pour les rencontres durant la saison des amours. Ces enclos sont également accessibles par les pandas durant la nuit et ils ont la possibilité la nuit de rester dans les grands enclos intérieurs ou les plus petits.

Enfin, dans le bâtiment se trouve également un petit espace qui servira à la femelle si elle a un petit, pour mettre bas mais aussi pour élever sa progéniture : cet enclos joue le rôle d'une tanière.

 


Tanière où Funi élévera son éventuel bébé durant les premières semaines - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

L'approvisionnement en bambous provient de deux filières. Le zoo s'appuie sur des propriétaires privés qui acceptent de donner leurs bambous pour les pandas, et le zoo se fournit aussi auprès d'une plantation spéciale de 14 hectares à Bolivar, une ville au nord d'Adélaïde. Une vingtaine d'espèces ont été testées mais cinq espèces sont favorites des pandas et sont distribuées préférentiellement. Une des espèces favorites est une espèce locale, dénommée "bambou fougère" et aux feuilles minuscules. Funi et Wang Wang raffolent de cette espèce mais n'en consomment que les tiges. En complément des bambous, les pandas reçoivent des cakes "spécial panda" selon la recette typique de Bifengxia, et des pommes. Seul Wang Wang mange des carottes, Funi les refusant.

 


L'espace réfrigéré servant au stockage des bambous - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


L'espèce de bambou "bambou fougère" dont les pandas se régalent des tiges - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Les gâteaux "spécial pandas", préparés ici sous forme allongée mais coupés en petits morceaux avant d'être distribués aux pandas
17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Wang Wang et Funi sont les seuls pandas vivant dans l'hémisphère sud. La saison des amours est donc en décalé par rapport à l'hémisphère nord et a lieu en ce moment, et la biologie de la reproduction est un des sujets de recherche à Adélaïde qui va permettre de collecter de nouvelles données sur cette période clef de la vie d'un panda, et notamment par comparaison avec l'hémisphère nord. Funi et Wang Wang étant arrivés jeunes à Adélaïde (3 et 4 ans respectivement), ils n'étaient pas encore matures et il est important qu'ils connaissent cette maturité sexuelle en Australie afin que leurs saisons des amours soient en cohérence avec les saisons dans l'hémisphère sud.

 


Un panneau informe les visiteurs que la saison des amours a débuté
et que les padas ont des comportements différents - 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Huang Yan, un expert du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda) entre autres en charge du programme de réintroduction à la base d'Hetaoping, est actuellement à Adélaïde pour assister les experts locaux notamment pour l'insémination artificielle à venir. Il supervise les analyses quotidiennes d'urine et la cytologie vaginale de la femelle Funi afin de déterminer son pic de fertilité.

Simone Davey nous a confirmé que les deux pandas exprimaient de nombreux comportements, marquage du territoire, ronde active dans les enclos, augmentation de l'activité, vocalisations importantes, des témoignages qu'ils sont entrés dans cette période cruciale des amours. Cependant, la chute des températures ces derniers jours a ralenti les changements hormonaux chez la femelle. Malgré tout, j'ai pu observer des pandas inhabituellement actifs les jours de mes visites. Ils ont exploré durant de longues périodes leurs enclos respectifs.

Dr David McLelland, vétérinaire, a précisé lors d'un communiqué publié le 6 août : « Nous espérons qu'ils s'accouplent naturellement ce qui signifierait que notre paire est compatible. Cependant, leur jeune âge et leur inexpérience a empêché tout accouplement naturel les deux années précédentes. En plus des tentatives d'accouplement naturel, l'équipe procédera à une ou plusieurs inséminations artificielles de la femelle, une procédure qui sera conduite par M. Huang ». « Les comportements maternels que nous avons observé durant la seconde pseudo-gestation de Funi sont encourageants et nous confortent dans notre décision d'utiliser l'insémination artificielle cette année ».

Enfin, lors de mes visites, Simone et Jason ont insisté sur l'importance du training pour la réalisation d'examens vétérinaires simples. Entre autres, la femelle Funi a été entraînée à adopter une position couchée pour la réalisation d'échographie, ce qui est primordial pour l'étude de l'éventuelle grossesse à venir. Peu de choses sont connues sur la grossesse du panda, le fœtus étant minuscule. Mais des zoos ont déjà pu observer ce fœtus, c'est notamment le cas à San Diego ou Atlanta. La possibilité de pratiquer des échographies sans anesthésie est un des achèvements du training régulier.

 


Funi, dans son enclos extérieur (noté F sur le plan), le 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Wang Wang, dans son enclos extérieur (noté C sur le plan), le samedi 17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Wang Wang, dans son enclos extérieur (noté C sur le plan), le dimanche 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Espérons que cette statue à la sortie du secteur des pandas deviennent réalité pour nos deux pandas !!
Croisons les doigts pour un petit cette année !
17 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Un panda maquillé juste à l'entrée du secteur des pandas - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE